Qu’est-ce qu’une jungle?
Le dictionnaire Larousse nous indique qu’au sens figuré, c’est un milieu où règne la loi du plus fort.
L’expression la «jungle urbaine» prend effectivement tout son sens pour parler de la ville — quoique personnellement, cette expression m’amène surtout à penser aux disparités sociales, aux requins d’un capitalisme déchu et aux punks campés sous les ponts.
La ville a définitivement une sauvagerie qui se compare à celle dont on est témoin quand on observe un coléoptère trancher un ver de terre en deux, impassible.
Je pense ensuite à l’environnement urbain hétéroclite, au bâtiment condamné à côté d’une nouvelle tour à condos, en face d’une friche d’érables à Giguère poussant là où un bâtiment a disparu lors d’un incendie…
Bref, un écosystème en constante évolution.
Alors, qu’est-ce qu’un écosystème?
Le bon vieux dictionnaire Robert nous parle de l’«unité écologique de base, composée du biotope et de la biocoenose», soit respectivement le milieu et l’ensemble des êtres vivants qui le composent. Cela dit, l’écosystème urbain est fragmenté, hostile et artificiel.
Ses paysages de friches, de boisés, de marécages, de ruisseaux, de rivières, d’arbres alignés, de jardins sont fragmentés par l’asphalte, le béton, la tondeuse et les pesticides, des barrières infranchissables pour nombre de bestioles et jeunes pousses.
Le paysage urbain est aussi très minéral, chaud, sec et pollué. Ses sols hostiles sont composés de déchets ou de remblais inorganiques et/ou contaminés.
On y retrouve donc une biodiversité composée artificiellement d’espèces exotiques, parfois envahissantes, de plantes ornementales, d’oiseaux, d’insectes, de mammifères domestiques, de vermines et humains qui dominent les espèces sauvages.
La nature dans la jungle urbaine peut-elle devenir mieux connectée, plus accueillante et plus sauvage? Je pense que oui.
Il serait faux de croire que l’on ne peut pas la changer, surtout en constatant toutes les transformations que nous y avons intégrées depuis la révolution industrielle.
L’humain a une capacité fabuleuse à s’adapter et il est capable d’avoir un impact monumental sur son environnement en très peu de temps.
Comment faire? Montrer l’exemple dans sa cour!
Voici mes 10 trucs pratiques pour favoriser la biodiversité en ville:
Je développe une curiosité envers toutes les formes de vie qui m’entourent.
J’observe les plantes qui poussent naturellement dans ma cour.
Je plante quelques arbres et fleurs indigènes.
J’opte pour la tonte différenciée en traçant des chemins plutôt que de tondre l’ensemble de ma pelouse.
Je laisse les feuilles au sol à l’automne dans une section de ma cour pour créer des habitats pour l’herpétofaune (amphibiens et reptiles).
J’ajoute des points d’eau pour qu’elle s’y abreuve en temps de sécheresse.
Je parle à mes voisins de mes techniques qu’ils peuvent répéter pour faire un corridor écologique jusqu’au boisé ou la friche la plus proche.
Je plante des légumes plutôt que de la pelouse.
Je troque ma cour asphaltée pour du pavé alvéolé.
Je régénère mon sol avec du compost riche en microorganismes pour soutenir la vie dans mon environnement.
Dans un monde post-sauvage, soyons créatifs et ré-ensauvageons notre paysage.
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